Geordy Zodidat  Alexis

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Né en 1986, Caroucaera - Cibuqueira


Soleil, eau, gaz carbonique. Le fil tenu d’un rayon de soleil créateur enclenchant la photosynthèse*, un rayon de soleil salvateur permettant la phytoremediation*. Lumière, énergie, vibration. L’énergie solaire relie l’univers, la terre et les hommes. Elle circule et résonne dans les plantes, dans l’air et en chacun de nous, transportant avec elle la possibilité d’une régénération.

Cette vibration lumineuse et colorée se propage comme une onde dans les oeuvres de Geordy Zodidat Alexis. Cette onde cosmique relie les gestes ancestraux aux réflexions scientifiques les plus récentes sur les vibrations électromagnétiques clamant haut et fort un principe de vie universel et intemporel. 

Les lignes sont mobiles, fluides, dynamiques. Les couleurs sont vibrantes, intenses, lumineuses. Un processus vibratoire anime les oeuvres, tout comme il lie le vivant et le cosmique, spectre visible et invisible d’une même réalité, qui nous invite à nous reconnecter à la nature, à la terre, à l’univers, à nous. 

Cindy Olohou



La terre se nourrit du soleil

La vibration des couleurs  
Les palettes des nouvelles œuvres de GZA oscillent entre les coraux, les rouges, les bleus, les
violets, les teintes boueuses de brun et beige, les fonds pastel et le jaune radiant, vibrant. Le jaune du soleil, de l’or, du souffre ou du safran, le jaune de la lumière qui donne une
profondeur à l’ensemble des couleurs. Des couleurs décalées, parfois hachurées par des
applications mouvementées de lignes créant des formes difformes quasi abstraites. Chaque couleur est une énergie dansante qui occupe la quasi-totalité du support, chaque trait de graphite ou de pastel gras est un germe qui se transforme et donne naissance à une nouvelle énergie, une nouvelle matière organique protectrice, réparatrice. 

Ce qui est en bas est comme ce qui est en haut…
Au centre de la relation entre les hommes et la nature, l’action de transformation que 
représente le travail de l’artiste n’est possible que par l’utilisation d’énergie. C’est cette énergie vibratoire en toute chose (vibrations telluriques, cosmiques, humaines et celles relatives à l’amour) qui détermine la fréquence vibratoire de la terre. C’est cette énergie que l’artiste à la manière d’un synesthète, matérialise par des formes et des couleurs dans ce corpus vibrant.

Voyage entre matière et esprit, le langage sacré des couleurs
Les couleurs se déchaines les unes contre les autres sur la toile. Elles sont contradictoires et leur signification est multiforme et en constante évolution, changeant continuellement aux yeux du créateur et du spectateur. De violents gribouillages et des lignes habités traduisent un dérèglement global provenant d’une même source, celle de la vie. Les cornes de bœuf et autres espèces animales côtoient visages et membres humains, les fruits et végétaux rentrent en correspondance avec le monde du vivant microscopique dans une quête de l’harmonie originelle avec le macrocosme.
Sé on dézod ka mèt on lod. C’est le désordre qui crée l’ordre.

Vaincre le chaos, c’est la force de toute force ; ainsi le monde a été créé

« La terre se nourrit du soleil » n’est autre que l’histoire de la vie sur terre et dans l’univers.
Son titre a émergé d’une réflexion de l’artiste suite à la lecture de l’article Clefs CEA N°49
Printemps 2004 et de la phytoremédiation évoquée dans l’ouvrage de l’auteur martiniquais Raphael Confiant et Louis Boutrin, « Chronique d’un empoisonnement annoncé ». Une réflexion sur les capacités de l’homme et de la nature à se régénérer, se soigner, se purifier en dehors de procédés chimiques et des perturbateurs endocriniens qui nous tuent, et ce, par une reconnexion évidente, vitale, à la terre. 

La bouse de vache utilisée pour produire de l’énergie renouvelable et réduire la pollution
atmosphérique en Afrique et en Asie devient, dans cette exposition, pigment naturel, médium artistique à part entière à la manière des Imigongo au Rwanda. On la retrouve dans l’œuvre picturale « Altération charançon » et dans l’installation « La fibre du papayer » comme un élément de réponse aux problématiques liées à la contamination des sols et de l’atmosphère par la chlordécone et autres poisons pour l’homme.

La diversité des couleurs et des formes ajoutées aux différents formats et médiums de ce nouveau corpus d’œuvres, créés spécifiquement pour cette exposition, participent à la richesse et à la complexité du travail de Geordy, mais également au message qu’il souhaite transmettre au monde qui lie la nature à l’art.

« Et comme toutes les choses ont été, et sont venues d'un, par la méditation d'un : ainsi toutes les choses ont été nées de cette chose unique, par adaptation. »

« Le soleil en est le père, la lune est sa mère. Le vent l'a porté dans son ventre. La terre est sa nourrice. » (Hermès Trismégiste, La table d'émeraude).  

Tiyi Kalmery